Les Carnets d’Alain Grégoire

Tribunes, essais et carnets d’idées par Alain Grégoire.

Raphaël Graven est mort en direct. Sur Kick. Sous les yeux d’une foule impuissante. Sous l’œil d’un État paralysé.

La France n’a pas pu agir. Pas un geste, pas un levier. Car Kick s’était réfugié à Malte, et l’ARCOM devait écrire à La Valette pour espérer intervenir. Voilà ce que produit la perte de souveraineté : l’incapacité d’arrêter un drame, l’exposition de tout un peuple à la violence et à l’humiliation sans recours immédiat.

Le Digital Services Act devait protéger les citoyens. Il a protégé les plateformes. Pas de bouton d’arrêt, pas de pouvoir de couper un flux : seulement des procédures, des courriers, des délais qui s’étirent plus vite que la vie ne s’éteint. Quand la mort surgit en temps réel, l’Europe oppose sa lenteur.

Et la France ? Elle n’a même pas eu le courage de nommer le mal. Clara Chappaz, ministre du Numérique, n’a pas reconnu l’impuissance : elle l’a volontairement tue. Elle a masqué la perte de souveraineté derrière des mots neutres, comme si le silence pouvait suffire à couvrir la honte. À l’heure où un citoyen mourait en direct, la France n’a trouvé qu’une ministre qui taisait l’essentiel.

Raphaël Graven est tombé dans ce vide. Ce vide a un nom : l’UE.
La question est claire : allons-nous continuer à subir et à nous taire, ou décider enfin de reprendre le droit d’agir chez nous et pour nous?

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